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On ne passe pas !

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Le couteau de tranchée

En 1914, l’équipement du soldat ne comportait pas de couteau mais, avec la guerre de tranchées, on s'aperçoit très vite que le maniement du fusil prolongé de sa longue baïonnette, pose problème lors des combats au corps à corps. Le couteau s'impose rapidement comme une nécessité. Voici une petite sélection de ce que les poilus pouvaient être amenés à utiliser.

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Consciente du manque, début 1915, l'armée distribue près de 50 000 couteaux à cran d'arrêt : les navajas. Celui qui suit mesure 18 cm plié et 31 une fois ouvert...

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Ce type de couteau pouvait à l'époque notamment être commandé par le biais du catalogue de la Manufacture d'Armes et Cycles de St-Etienne sous l'appelation de couteau de chasse. Plusieurs modèles étaient ainsi proposés, ici dans l'édition de 1913 :

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Le fait est cependant que, si le navaja est idéal pour couper la miche de pain du poilu, il n'est pas du tout adapté au combat et les Français reçoivent donc... des couteaux de boucher. Des commandes sont passées par l'armée auprès de coutelleries pour fournir aux hommes des couteaux du type de celui qui suit.

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On peut aussi retrouver ce type de couteau à la vente dans le catalogue de St-Etienne sous l'appelation glaçante de "couteau à dépecer" :

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Certains vont s'approprier ces couteaux et les transformer pour les rendre uniques comme les deux qui suivent.

Celui-ci a vu sa lame retaillée et son manche décoré.

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Les initiales du poilu

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Des encoches destinées à compter les mois de présence au front

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Sur une garniture en laiton le nombre 127 : celui du régiment de l'homme ?

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Sur l'autre garniture une date : 1916

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Le couteau qui suit a vu sa lame fortement retravaillée et est doté d'un fourreau en cuir provenant vraisemblablement d'un fourreau de baïonnette allemande

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La lame, dotée d'un gouttière pour permettre l'écoulement du sang, porte la marque "dé à jouer"

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 Certains poilus préfèrent s'équiper seuls. Ces derniers commandent ainsi à leurs proches des couteaux du type de ceux qui suivent.

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Celui-ci est visiblement une fabrication artisanale à partir d'une lame de la coutellerie Boutonnet située à Mazamet, dans le Tarn, et d'un manche en bois rapporté. Il mesure 34,5 cm pour une lame de 21 cm et porte d'un côté du manche les initiales "P-B" et, de l'autre, l'inscription "1915/16 VÉDUN 49.RI". Si "49.RI" désigne le 49ème Régiment d'Infanterie, on est en droit de se demander si "VÉDUN" ne désigne pas tout simplement Verdun...

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Au final, de nombreux modèles de couteaux de tranchée sont utilisés durant le conflit, parfois fournis par l'armée et fabriqués en série, parfois créés par les poilus eux-même comme celui que nous venons de voir. C'est aussi le cas du poignard de tranchée qui suit, conçu sur la base d'une baïonnette anglaise modèle P1907 du 2ème type datant de 1917 : la longueur a été fortement réduite, passant de 55 cm à 31 cm, tandis que le bouton poussoir permettant le verrouillage et le déverrouillage de la baïonnette sur le canon du fusil a été supprimé.

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Comparaison avec un deuxième poignard fabriqué sur la même base mais pas de la même façon : le bouton poussoir a été conservé et la lame est plus longue...

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Pour comparaison, le poignard à côté d'une baïonnette anglaise modèle P1913 fabriquée par Remington en 1916 et mesurant la même longueur que la P1907.

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Pour finir, un autre poignard fabriqué à partir d'une baïonnette française : on reconnait la "Rosalie" mais sa longueur a été ramenée à 30 cm.

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La monture a été allégée par supression de la croisière et de la virole.

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Comparaison avec une monture de baïonnette intacte (ici photographiée dans son fourreau) :

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La rainure sur le dos de la poignée de la baïonnette a été comblée par une petite lamelle de bois rentrée en force, pour assurer une meilleure prise en main de l'arme.

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