Les cendriers et pyrogènes
Dans la grande thématique du tabac, cher aux poilus, voici un autre objet issu de l'artisanat de tranchées et en rapport avec ce thème : le cendrier pyrogène. Avant toute chose, il n'est peut-être pas inutile de rappeler ici ce qu'est un pyrogène, le terme ayant été depuis quelque peu oublié : il s'agit tout simplement d'un porte-allumettes objet très répandu avant la généralisation du briquet et encore en vogue durant la Grande Guerre.
Celui qui suit, d'assez belle facture, a été fabriqué à partir d'une douille d'obus en laiton de 77 allemande et d'une bande d'obus en cuivre rouge. Il a la particularité de porter l'inscription "SOUVENIER" qui peut laisser penser que l'objet a été fabriqué par ou pour un anglais ou un américain, cette orthographe étant parfois utilisée en anglais à la place de l'orthographe usuelle "SOUVENIR".
Un autre cendrier-pyrogène fabriqué à partir d’une cartouche de 8mm Lebel et d’une douille d’obus anglaise (marquage B.A. pour British Army ?) de 4,5 inch Howitzer (4,5 pouces soit 114,3 mm de diamètre) chargée à la cordite (marquage CF pour « Charge loaded with cordite ») et fabriqué par la société MacFarlane Electrical Co. De Londres (marquage MAC) en 1916. Il s’agissait d’un obus destiné aux obusiers légers à tir rapide Howitzer.
Ce cendrier, vraisemblablement de fabrication anglaise ou canadienne, a la particularité de porter la mention « MT ST-ELOI FRANCE 1917 » qui renseigne sur son lieu et sa date de fabrication.
Mont-Saint-Éloi est un village du département du Pas-de-Calais situé à 8 km au nord-ouest d'Arras et surplombant les champs de bataille de Vimy et de Souchez. Situé à l’écart de la ligne de front, le village a peu souffert des bombardements si l’on excepte les tours de l’ancienne abbaye, utilisées comme poste d’observation, qui ont été la cible des artilleurs allemands. Le village fut durant toute la guerre un lieu de cantonnement, accueillant des troupes françaises (1914-1915), britanniques (1916-1918), mais aussi canadiennes (1917).
La commune abrite le cimetière militaire d'Écoivres qui rassemble les tombes de 1 728 soldats du Commonwealth (Anglais et Canadiens), 786 soldats français et quatre soldats allemands.
Un troisième cendrier réalisé à partir d'une douille de 75 : il est sobrement décoré d'un coeur accueillant les initiales "AA".
Dans un tout autre style, voici un quatrième cendrier : ce dernier est de facture simple, mais présente l'intérêt d'être orné d'un macaron en laiton récupéré sur une boucle de ceinturon prussienne modèle 1895. A propos de ce même cendrier voir l'article "La boucle de ceinturon prussienne 1895" dans la rubrique "Les trophées". Il y a cependant fort à parier que ce cendrier, tout comme les suivants fut fabriqué après la guerre de manière industrielle pour être vendus sur les sites de combats à des touristes.
Pour finir, voici deux autres cendriers purement "industriels", fabriqués après guerre en série. L'un est dédiée à la "cathédrale de Reims" et l'autre est "en souvenir des héros de Verdun".
Leur originalité réside dans le trèpier qui les soutient, fabriqué à l'aide de 3 balles de fusil Mauser soudées ensemble.
Ajouter un commentaire