La crécelle d'alerte au gaz
Utilisé pour la première fois par les Allemands en 1915, à Ypres, en Belgique, le gaz toxique s'est imposé par la suite comme l'une des armes majeures des deux camps causant la mort d'environ 90 000 soldats et en intoxiquant 1 200 000.
Très vite, les armées ont fabriqué des masques protégeant assez bien contre ces gaz (voir - toujours dans "le barda du poilu" - la rubrique "le masque à gaz ARS 17") à condition que les soldats soient prévenus au plus vite et le portent au moment de l’explosion.
Différents moyens d’alertes ont donc vu le jour, allant de la sirène à la cloche d’église récupérée en passant par la douille d’obus frappée à l’aide d’un bâton.
Ce sont les armées britanniques et américaines qui ont eu l'idée d'avoir recours à la crécelle d’alarme contre le gaz, même si Français et Allemands ont pu ponctuellement l'utiliser.
Cette dernière présentait de nombreux avantages : légère, portable, bon marché et facile à fabriquer, la crécelle d’alarme contre le gaz s’est révélée assez efficace comme système d’alarme localisé même si son bruit ressemble beaucoup au crépitement de la mitrailleuse...
Le modèle photographié ici est en tout point semblable à l'un de ceux utilisés par les Anglais et les Américains. Quant à dire s'il a connu les tranchées, impossible à vérifier en l'absence de marquages...
Pour la petite histoire, si la crécelle a perdu son utilité durant la seconde guerre mondiale - les armées ayant entre temps renoncé au gaz de combat - elle a fait partie de la panoplie du parfait supporter de football jusque dans les années 1970 et peut encore aujourd'hui trouver sa place dans le stade. Le calibre a cependant été depuis revu à la baisse : la poignée de l'objet photographié mesure, à elle seule, 11.5 cm et le corps fait pas moins de 28 cm de long, 10 cm de large et 3 cm d'épaisseur, quand une crécelle de supporter de 15 cm de long est déjà une belle pièce...